Je regarde cet arbre majestueux, aux feuilles disparues et à l’écorce grisâtre, qui cache ses aubiers comme on cache un secret.
Quels sont les raisons majeures d’un immobilisme naturel ? Quand on a temps de puissance, comment ne pas vouloir se montrer à d’autres horizons ?
Je reste assis devant ce monument de la mère nature, que je flatte de compliments feuillus, des fleurs méritées, malgré le vent d’hiver. Il reste imperturbable…et puis, je l’enguirlande, comme un sapin domestiqué, je veux le scier de paroles fortes pour lui faire comprendre mon dépit devant son imperturbabilité, quand on a temps de prestance, comment ne pas vouloir se déraciner ?
Tout deux immobiles, face à face, dans une joute d’instant tranquille, osmose entre l’homme et la nature, une rencontre du troisième type.
En haut de la colline, entre la clairière décharnée et le hameau inconnu, près de la p’tite rivière qui achemine les feuilles des arbres déshabillés, un chêne solitaire, loin des forêts vierges, absorbe mes pensées…