Mort pour la postérité…
Je suis comme un bon chien fidèle déterrant les vieux os d’une avalanche de cimetières enfouis avec le temps.
Je suis Mabrouk qui s’en va en guerre, fidèle à son cousin, le bulldog churchillien, connu pour ses saucisses fumées en forme de cigare fumant.
Mironton, mironton, mirontaine... Je déambule de pisse en pisse parmi les poubelles des petits quartiers à la recherche du croque-mitaine anti-humain, d’une caniche blanc à sa maman, coiffée à la mère de Fontenay, ou mieux encore, celle du père Schopenhauer…celui qui a perdu ses mitaines de faux clochard édenté dans les ruelles mutilées, sales, et envahies de mes meilleurs ennemis, les félins félons un peu fêlés, pour faire parler de lui et faire de la parole le principal souci…comme si je parlais moi !
Je souffre en silence pour ma promise laika, emportée par les cieux des planètes inconnues, envolée pour la postérité de la race humaine, noyée dans un lac Baïkal artificiel, perdue dans les rêves cachés de la lune.
Je suis le bon chien- chien à sa mémère, celui qui se prend pour un loup, quand ma maîtresse infidèle me délaisse, attaché à ma laisse et loin de ses enlacements.
Je suis le chien de garde des abris atomiques toujours sur le qui-vive pour protéger l’ogive, et j’observe plein de larmes, en attendant qu’on me nettoie les yeux, les futurs os de dessous la terre s’agiter… pour ce que je ne comprends pas.
Je deviens cerbère quand on me botte les fesses. Je deviens le fuyard, le revanchard, le mordant et tant pis pour vos pantalons, vos coucougnettes, juste bonnes à servir de castagnettes pour les cadors des gitans.
Je suis Snoopy dans vos rêves d’enfant, un tuteur bienvenu pour le poireau de service et je berce en sourdine les multiples visages de la France, sur du « snoop doggy dog » ou du « english dogs »…
Je suis inscris au lof, vous pouvez faire lol, ce n’est ni drôle ni mieux…je suis inscrit au lof et je tourne dans une cage pour protéger la société... Je concours sur le circuit de Spa pour la firme SPA. Je tourne comme un bateau qui ne sait plus où montrer son lof face à une tempête naturelle.. et pas humaine…Je tourne en rond...
Mort pour la postérité…
Je suis mort écrasé par le poids de la postérité sur une nationale 6, pourtant déserte les nuits de pleine lune et les vendredi 13… alors je file en silence parmi les oublis interstellaires, les trous noirs de la non-connaissance humaine, à la recherche de ma conquête inoubliable…ma conquête de l’espace, au nom de tout les miens, au nom de tout les chiens, pour retrouver Laika, la jolie sacrifiée…et mon instinct primaire parmi les aboiements eternels...